De la longueur de vos jupes dépend la pureté des garçons

J’ai cousu une petite jupe rose. Toute mignonne, bien rose, avec des fronces. Et une remarque sur Twitter, gentille, me dit qu’elle est trop longue. Et cette phrase me revient en tête.

« De la longueur de vos jupes dépend la pureté des garçons »

Je serai pas capable de la dater exactement, j’ai du l’entendre soit vers 15-16 ans dans un topo d’aumônerie, soit à une retraite quelconque, soit au Forum des Jeunes à Paray. Phrase dite par un prêtre. Un jeune prêtre, pas un vieux, non non, un tout jeune, tout frais, tout juste sorti du séminaire.
Lors d’un topo fait à la HE, lorsque j’étais cheftaine guide, le sermon a entre autre porté sur ce texte de Guy de Larigaudie. Et ce passage m’a un peu marqué.

« Elles ont une vertu de pureté dont le rayonnement nous est salutaire, à nous qui devons batailler sans cesse pour maintenir en nous cette même pureté.

Si elles savent se tenir à leur place ‑ et c’est d’elles uniquement que dépend, en leur présence, la tenue des garçons ‑ leur influence peut être profonde. »

Etoile au grand large, Guy de Larigaudie 1940

Deux fois, et surement plus mais j’en ai pas de souvenirs précis, deux fois des prêtres ont donné la responsabilité aux jeunes filles qui les écoutaient, des comportements masculins, de leurs pensées. C’est un discours que l’on retrouve partout, notamment chez certains prêtres du 78; blogueurs et connus. Mais ailleurs aussi, dans la société, des petites filles en centre aéré qui sont priées de pas se mettre en jupe, …
Il est assez rare de passer une semaine, que ce soit dans les transports parisiens ou sur un vélo en province, en été, en jupe, sans avoir un regard quelque peu lubrique, sans avoir une remarque carrément déplacé. Une attitude un peu dégueulasse, qui fait que je me sens souillée.

Et avec tous ces discours, y a des moments où je me sens responsable. Où je vais regretter d’avoir choisi de mettre une jupe. D’avoir voulu me plaire à moi, me sentir bien et féminine.

Et si les hommes prenaient un peu leur responsabilité? Si on arrêtait de nous demander de les materner en permanence?

Non je ne suis pas responsable des pensées des hommes que je croise. Ce qui fait la force de l’être humain, c’est aussi de résister aux pulsions.

Ce n’est pas aux filles de subir les faiblesses des hommes.